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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/448

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du Royaume, entendoit chaque jour deux Messes, disoit Vêpres et Complies avec son Chapelain, faisoit la méditation, visitoit les Hôpitaux, se confessoit tous les vendredis, et portoit le cilice. Il entendoit fort souvent la prédication, outre les conférences spirituelles très-fréquentes ; et avec tout cela, il ne manqua jamais d’application et d’exactitude à une seule affaire qui fût du bien public ; et sa cour fut encore plus belle et plus florissante qu’elle n’avoit jamais été du temps de ses prédécesseurs. Pratiquez donc avec courage ces exercices selon que je vous les ai marqués, et Dieu vous donnera assez de temps et de forces pour toutes vos affaires : oui, quand il devroit arrêter le soleil, comme il fit du temps de Josué. Nous faisons toujours assez, quand Dieu travaille avec nous.

Le monde dira encore que je suppose presque partout que Philothée ait le don de l’oraison mentale ; et que, comme chacun ne l’a pas, cette Introduction ne peut pas servir à tous. Je l’avoue : j’ai présupposé cela, et il est encore vrai que chacun n’a pas le don de l’oraison.

Mais il est vrai aussi que presque chacun le peut avoir, même les plus grossiers, pourvu qu’ils aient de bons Directeurs, et que, pour l’acquérir, ils veuillent travailler autant que la chose le mérite ; et s’il s’en trouve qui n’aient pas ce don au plus petit degré que ce soit, (ce que je crois fort rare)