Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/48

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mémoire, écrivez ce que vous avez remarqué. Après cette recherche de vos péchés, détestez-les avec la contrition la plus vive et la plus parfaite que vous pourrez concevoir par la considération de ces quatre grands motifs : Que par le péché vous avez perdu la grâce de Dieu, abandonné votre droit sur le Paradis, mérité tes peines éternelles de l’Enfer, et renoncé à tout l’amour de Dieu.

Vous voyez bien, Philothée, que je vous parle d’une confession générale de toute la vie, et je vous avoue en même-temps que je ne la crois pas toujours absolument nécessaire ; mais considérant l’utilité qu’elle porte pour ces commencemens, je vous la conseille extrêmement. Il arrive souvent que les confessions ordinaires des personnes qui ont un certain train de vie commune, sont pleines de grands défauts : on ne s’y prépare point, ou fort peu ; l’on n’a pas la contritition requise ; l’on va se confesser avec une secrète volonté de pécher, soit parce que l’on ne veut pas éviter les occasions du péché ; soit parce que l’on n’est pas disposé à prendre tous les moyens nécessaires à l’amendement de la vie : et en tous ces cas-là, une confession générale est nécessaire pour assurer le salut : mais outre cela elle nous donne une parfaite connoissance de nous-mêmes ; elle nous remplit d’une confusion salutaire à la vue de tous nos péchés ; elle soulage l’esprit de