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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/96

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vraie dévotion. C’est peu de chose, Philothée, que de faire un léger mensonge, de se dérégler tant soit peu en paroles ou en actions, de laisser échapper à ses yeux un regard trop naturel, ou seulement curieux, de se plaire un jour à la vanité des ajustemens, de s’engager une fois dans quelque assemblée de danse ou de jeu, dont le cœur puisse souffrir quelque légère atteinte ; toute cela, dis-je, est peu de chose, pourvu que nous soyons bien attentifs à défendre le cœur de l’inclination et de l’attachement qu’il pourroit y prendre, à peu près comme les abeilles s’efforcent de chasser les araignées qui gâtent leur miel ; mais si tout cela revient souvent, et si, comme il arrive toujours, le cœur y prend cette inclination et cet attachement, l’on perd bientôt la suavité de la dévotion, et toute la dévotion même. Encore une fois, seroit-il possible qu’une âme généreuse fasse son plaisir de déplaire à Dieu, et s’affectionne à vouloir toujours ce qu’elle sait qui lui déplaît beaucoup ?


CHAPITRE XXIII.

Il faut purifier l’Ame de toute affection aux choses inutiles et dangereuses.


LE jeu, le bal, les festins, la comédie, et tout ce qu’on peut appeler les pompes du siècle ; tout cela, dis-je, n’est nullement