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Page:De Staël – De l’Allemagne, Tome 1, 1814.djvu/330

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LA LITTÉRATURE ET LES ARTS

Le pilote, vainqueur de l’orage, raconte que dans une île éloignée[1] la montagne brûlante annonce long-temps d’avance par de noirs tourbillons de fumée la flamme et les rochers terribles qui vont jaillir de son sein : ainsi les premiers combats d’Hermann nous présageoient qu’un jour il traverseroit les Alpes pour descendre dans la plaine de Rome.

C’est là que le héros devoit ou périr ou monter au Capitole, et près du trône de Jupiter, qui tient dans sa main la balance des destinées, interroger Tibère et les ombres de ses ancêtres sur la justice de leurs guerres. Mais pour accomplir son hardi projet, il falloit porter entre tous les princes l’épée du chef des batailles ; alors ses rivaux ont conspiré sa mort, et maintenant il n’est plus, celui dont le cœur avoit conçu la pensée grande et patriotique.

D. As-tu recueilli mes larmes brûlantes ? as-tu entendu mes accents de fureur, ho ! Héla, déesse qui punit.

K. Voyez dans Walhalla, sous les ombrages

  1. L’Islande.