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Page:De Staël – De l’Allemagne, Tome 1, 1814.djvu/331

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sacrés, au milieu des héros, la palme de la victoire à la main, Siegmar s’avance pour recevoir son Hermann : le vieillard rajeuni salue le jeune héros ; mais un nuage de tristesse obscurcit son accueil, car Hermann n’ira plus, il n’ira plus au Capitole interroger Tibère devant le tribunal des dieux. »


Il y a plusieurs autres poëmes de Klopstock, dans lesquels, de même que dans celui-ci, il rappelle aux Allemands les hauts faits de leurs ancêtres les Germains ; mais ces souvenirs n’ont presqu’aucun rapport avec la nation actuelle. On sent dans ces poésies un enthousiasme vague, un désir qui ne peut atteindre son but ; et la moindre chanson nationale d’un peuple libre cause une émotion plus vraie. Il ne reste guère de traces de l’histoire ancienne des Germains ; l’histoire moderne est trop divisée et trop confuse pour qu’elle puisse produire des sentiments populaires : c’est dans leur cœur seul que les Allemands peuvent trouver la source des chants vraiment patriotiques.

Klopstock a souvent beaucoup de grâce sur des sujets moins sérieux : sa grâce tient à l’ima-