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Page:De Staël – De l’Allemagne, Tome 1, 1814.djvu/372

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LA LITTÉRATURE ET LES ARTS

sa destinée divine ; le flambeau de la mort la rajeunit[1]. »

C’est une chose digne d’être observée, que le goût des nations, en général, diffère bien plus dans l’art dramatique que dans toute autre branche de la littérature. Nous analyserons les motifs de ces différences dans les chapitres suivants ; mais avant d’entrer dans l’examen du théâtre allemand, quelques observations générales sur le goût me semblent nécessaires. Je ne le considérerai pas abstraitement comme une faculté intellectuelle ; plusieurs écrivains, et Montesquieu en particulier, ont épuisé ce sujet. J’indiquerai seulement pourquoi le goût en littérature est compris d’une manière si différente par les Français et par les nations germaniques.


  1. Chez les anciens, l’aigle qui s’envoloit du bûcher étoit l’emblème de l’immortalité de l’âme, et souvent même de l’apothéose.