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Page:De Staël - Corinne ou l'Italie, Tome II, 1807.djvu/421

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CORINNE OU L’ITALIE.


CHAPITRE II.


M. DICKSON arriva pour voir les nouveaux mariés, et s’excusa de n’avoir point assisté à la noce, en racontant qu’il était resté long-temps malade de l’ébranlement causé par une chute violente. Comme on lui parlait de cette chute, il dit qu’il avait été secouru par une femme la plus séduisante du monde. Oswald, dans cet instant, jouait au volant avec Lucile. Elle avait beaucoup de grâce à cet exercice ; Oswald la regardait et n’écoutait pas M. Dickson, lorsque celui-ci lui cria, d’un bout de la chambre à l’autre : — Mylord, elle a sûrement beaucoup entendu parler de vous, la belle inconnue qui m’a secouru, car elle m’a fait bien des questions sur votre sort. — De qui parlez-vous ? répondit lord Nelvil en continuant à jouer. — D’une femme charmante, reprit M. Dickson, bien qu’elle eût l’air déjà changée par la souffrance, et qui ne pouvait parler de vous sans émotion. — Ces mots attirèrent cette fois l’attention de lord Nelvil ; et il rap-