Aller au contenu

Page:De l'amour des femmes pour les sots. Nouvelle éd. (1858).pdf/18

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la sottise naturelle se fortifie et s’étend par l’usage que l’on en fait. Elle reste à peu près stationnaire chez le pauvre diable, qui a rarement l’occasion de l’appliquer ; mais chez les hommes que la fortune ou la position sociale met de bonne heure en contact avec le monde, elle prend promptement des proportions démesurées. C’est ce concours de la sottise innée et de la sottise acquise qui produit la plus redoutable espèce de sots, les sots que l’académicien Trublet appelle les sots accomplis, les sots de toutes pièces, les sots à l’apogée de la sottise.

Le sot est béni du ciel, parce qu’il est sot ; et, parce qu’il est sot, quelque carrière qu’il embrasse, il est sûr de réussir. Il ne sollicite pas les places ; il les prend en vertu du droit qui lui est propre : Nominor leo. Il ignore ce que