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Page:De l'amour des femmes pour les sots. Nouvelle éd. (1858).pdf/40

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admiration d’artiste, un enthousiasme sans tendresse. On a, d’ailleurs, une clairvoyance cruelle pour saisir, à travers tous les artifices de la coquetterie, ce que vaut la soumission qu’elles étalent, la douceur qu’elles affectent, l’ignorance qu’elles jouent. Avec tout cela, soyez épris, si vous pouvez !

C’est d’ordinaire entre trente et trente cinq ans que le cœur de l’homme d’esprit se ferme ainsi à la sympathie et commence à se pétrifier. Cependant, il est possible que chez lui les feux de la jeunesse se rallument, et qu’il vienne à éprouver un amour aussi pur, aussi fervent, aussi naïf que dans les fraîches années de l’adolescence. Loin d’avoir perdu les troubles, les saisissements, les transports de l’âme amoureuse, il les ressent avec une émotion plus profonde, et il les estime à un prix d’autant plus