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Page:De l'amour des femmes pour les sots. Nouvelle éd. (1858).pdf/41

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haut qu’il est moins sûr de les voir renaître. Oh ! alors, plaignez le pauvre insensé ! Le voilà — contraint de s’agenouiller devant une femme pour qui le mérite n’est rien, de marcher pas à pas dans son ombre, de faire l’exercice autour de sa jupe, de s’extasier devant sa broderie, de vanter ses colifichets. Hélas ! ces longs supplices le révoltent, et, Pygmalion désespéré, il s’éloigne de la Galathée dont il n’a pu animer le marbre.

Ces infortunes de l’âge sont inconnues au sot, car chaque jour qui passe ne lui fait pas trouver dans l’amour un bien plus cher et plus difficile à conquérir. Les hasards de la vie ne Payant ni amélioré ni endurci, continuant à voir les femmes du même œil qu’autrefois, il leur exprime ses ardeurs avec les mêmes larmes et les mêmes soupirs qui lui ont servi à peindre ses anciens tourments. Et comme il n’a pas appris à