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Page:De l'excellence et de la supériorité de la femme.djvu/46

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res ; en sorte qu’il paroît que nous n’avons pour nos pères qu’une amitié respectueuse, tandis que nous aimons nos mères seules avec tendresse et ouverture de cœur.

C’est encore pour ce sujet que la nature a donné tant de vertu au lait de la femme ; car il n’est pas seulement propre a nourrir ses enfans, mais même il est capable de rendre la santé aux malades, et il suffit pour conserver la vie aux grandes personnes. Nous en trouvons un exemple dans Valère-Maxime. Une jeune fille plébeïenne nourrit de son lait son père qui, sans cela, seroit mort de faim dans La prison. A cause de cette belle action, le père obtint sa grâce ; ils furent, l’un et l’autre, nourris aux dépens du Public, et leur prison fut transformée en un temple consacré à l’amitié filiale.