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Page:Delacroix - Journal, t. 2, éd. Flat et Piot, 2e éd.djvu/481

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

que nous ne fassions nous-mêmes un tableau à notre manière à côté de celui qu’il nous présente. Rien ne le prouve mieux que le peu de penchant qui nous entraîne vers les ouvrages de longue haleine. Une ode, une fable présentera les mérites d’un tableau qu’on embrasse tout d’un coup. Quelle est la tragédie qui ne lasse ? À bien plus forte raison un ouvrage comme l’Émile ou l’Esprit des lois.

— Resté toute la matinée dans une mauvaise disposition. Acheté les tableaux et des ivoireries. Rentré à la maison, où je me suis mis sur mon lit.

Retourné à Saint-Remy, que j’ai dessiné, quoique j’eusse oublié mes lunettes.

Dîné à six heures ; la nuit vient à cette heure. Le soir, erré et promené.

26 septembre. — Parti de Dieppe. — Le matin j’ai été faire mes adieux à la jetée ; j’ai fait un croquis de la vue de la plage et du château. Le temps était magnifique et la mer calme et azurée.

Je retrouve au chemin de fer Chenavard, qui était resté à Dieppe tout ce temps-là, malade ou occupé, me croyant, disait-il, parti.

Arrivé à cinq heures. — Paris me cause toujours la même antipathie.

27 septembre. — Passé la journée à commencer un rangement dans les dessins et gravures.