Aller au contenu

Page:Delair - L’Éloge d’Alexandre Dumas, 1872.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De ton Paris ! — Achille est mort sans funérailles ! —
Vers la tombe où tu dors, travailleur surhumain,
Ton cercueil sans bannière a fait seul le chemin ;
Tu n’as pas eu, tant l’heure est lugubre où nous sommes,
La conduite que fait le peuple à ses grands hommes !

Que ce soit aujourd’hui ! Dans ce lieu ! — Tous les jours
Sur la scène il jetait nos deuils et nos amours ;
La scène à son géant doit une apothéose !
C’est ici — car la tombe au génie est mal close —
Que son âme revient sous le ciel éclairci.
Et que se font les dieux, car le peuple est ici !

Moi, j’ai sculpté, gonflé d’une ivresse profonde,
Cette tête d’Atlas, propre à porter un monde…
Je vous convoque, vous, fils de cet inventeur,
Types vivants jaillis de ce front créateur,
Vous, belles, vous, esprits, vous, démons, vous, génies ;
Dieux du drame et de l’art ! Puissances ! Harmonies !
Héros qu’il a chantés, Grâces qu’il célébra,
Je l’ai mis sur l’autel… Qui le couronnera ?