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Page:Delair - L’Éloge d’Alexandre Dumas, 1872.djvu/29

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Ah ! descendre avec eux dans la nuit des tombeaux,
Moi, la France, en laissant mon œuvre inachevée,
Puisque l’Humanité n’est pas encor sauvée !
Terre de délivrance et de promission,
Succomber, grosse encor d’une rédemption !
Quoi, l’on ne verrait plus le drapeau tricolore
Flotter comme un signal sur la tour de l’aurore !
Mon âme s’éteindrait, reniant son mandat,
Ô désespoir ! et Dieu n’aurait plus de soldat !

Aux acteurs.

Entourez-moi, vous tous !

Tous s’approchent en foule ; au premier rang, on remarque les héros des romans de la Révolution : Ange Pitou, Maurice Linday, Lorin, les Girondins. Derrière eux, les mousquetaires, les mignons, etc.

Entourez-moi, vous tous ! Princes ! Rois ! Capitaines !
Volontaires ! héros ! — Ma voix ! mon sang ! mes haines !
À moi ! Que je retrouve en vous, dans son éclat,
Mon passé, mon honneur, ma force et mon combat !
Que dans l’œuvre d’un fils, étincelante et fière,
Je me sente vivante, invulnérable, entière ! —

Aux femmes.

Que je vous reconnaisse, ô vous, beaux fronts penchés,
Ma grâce irrésistible ou mes divins péchés !

Aux hommes.

Et vous, mes preux, qui grâce à son succès prospère,
Une deuxième fois m’aviez conquis la terre ! —