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Page:Delarue-Mardrus - Le Pain blanc, 1932.djvu/29

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CHAPITRE III


D eux figures nouvelles remplacèrent celles d’Hortense et de Maria.

Les avanies passées, sa mère enfin remise de tant de scandale, Élysée se rendit vite compte du vide énorme laissé par les garçons, désormais pensionnaires.

Ils étaient partis pour leur nouveau lycée avec des menaces, des sifflotements, et la ferme intention de se faire renvoyer le plus tôt possible.

Ne plus rentrer chaque soir chez eux les indignait. Ils n’avaient pas cru sérieuse la décision de leur mère. Il leur fallait donc apprendre que, restée seule, elle allait les gouverner avec une autorité jamais soupçonnée jusqu’ici.

Ils étaient allés trop loin. Sentant sa faiblesse en face de cette paire de garnements, elle avait, par miracle, pris le meilleur parti.

Élysée, trop petite pour comprendre que sa mère, pour une fois, avait raison, la trouvait méchante. Elle s’indignait avec ses frères.

— Je vais maintenant te dégoter un cours d’éducation qui réponde à notre situation actuelle !… répétait Marcelle Arnaud,

Livrée à elle-même à travers les pièces de cet appartement que personne n’arrangeait, la petite fille ne savait que faire de sa frêle personne.

Pendant les deux premiers jours, elle s’inventa ce jeu nos-