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Page:Delarue-Mardrus - Le Pain blanc, 1932.djvu/39

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LE PAIN BLANC

Sa visite dernière au cabinet de son père ? Particulièrement tragique. Ce fut là que sa mère vint la retrouver. Les tics de ses paupières et de sa bouche disaient seuls son émotion.

— Allons, Élise.

La porte passée, ce fut la salle à manger, et, dans la salle à manger, il y avait une personne inconnue, en petit chapeau noir et robe terne, qui souligna d’un sourire austère ces paroles affreuses :

— Ah ! voilà notre nouvelle pensionnaire ? Bonjour, ma demoiselle !

Jetée sur sa mère, serrant les mâchoires pour ne pas pleurer :

— Au revoir, maman ! Au revoir, maman ! Au revoir, ma man !… haletait la petite, transportée de douleur.

Deux baisers secs la bousculèrent :

— Allons ! Allons !… Dépêche-toi ! Vous allez manquer le train !

Lancée dans l’escalier, elle se retourna. Maman avait déjà refermé la porte. Alors, la poitrine soulevée de spasmes, son mouchoir dans les dents, la petite Élysée suivit désespérément celle qui l’emmenait vers l’institution Lami, située à trois heures et demie de Paris, en plein inconnu.