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Page:Delarue Mardrus - L’Ex-voto, 1927.djvu/31

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II

— Les barques ont pas sorti, c’te nuit !

Commères, dans les rues, de répéter cela, qui équivaut à : « Il y a eu une tempête épouvantable. »

Ludivine, glissée hors de chez elle dès le réveil, courait déjà la ville.

Des flaques d’eau, les ardoises encore ruisselantes des toits et revêtements, la grève bousculée au loin, changée de forme, avec des apports inattendus de cailloux et d’algues, on ne sait quoi de ravagé comme un visage qui a pleuré toute la nuit, donnait au port son aspect pathétique des lendemains de tourmente. Un reste d’agitation faisait sombre l’horizon ; et les nuages fuyaient bas, au-dessus de l’eau reculée et baveuse.