Aller au contenu

Page:Delbos - De Kant aux postkantiens, 1940.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE III

LA MÉTHODE DE DÉMONSTRATION

I.La méthode de démonstration chez Fichte

Nous avons exposé successivement les divers principes à partir desquels la métaphysique postkantienne a essayé de développer le système complet du savoir, au moyen desquels elle a prétendu convertir la critique, œuvre simplement propédeutique, et par certains côtés négative, en une doctrine positive absolue. Mais, pour établir de tels principes, pour opérer la déduction qui de ces principes tirait tout le système, il fallait une méthode, — et une méthode appropriée. La découverte et la mise en œuvre de cette méthode ont été de fait parmi les préoccupations maîtresses des représentants de l’idéalisme spéculatif après Kant ; au surplus, pour un tel idéalisme, la méthode ne pouvait être une sorte d’emprunt ou de procédé extérieur ; elle devait sortir de la nature même du premier principe, être comme la loi immanente de sa vérité et de sa propre puissance d’explication. Du caractère et de la portée de cette méthode Fichte a eu dès l’abord une conscience très nette et très vigoureuse.