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Page:Delbos - De Kant aux postkantiens, 1940.djvu/137

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plus une suppression totale, mais une suppression partielle. Ce qui peut être partiellement supprimé, ce qui peut être limité, est divisible, ou, comme dit encore Fichte, quantitatif (quantitätsfähig). C’est par cette divisibilité, cette faculté d’être limité qu’est possible la conciliation du Moi et du Non-Moi. Le Moi comme le Non-Moi est posé absolument divisible. Mais ce qui est posé est posé dans le Moi et par le Moi : d’où la formule qui exprime parfaitement le troisième principe de la Doctrine de la Science : J’oppose dans le Moi au Moi divisible un Non-Moi divisible. (Voir Grundlage der gesammten Wissenschaftslehre, I, pp. 105-110.)

Ainsi se trouvent établis par Fichte les trois principes fondamentaux de la Doctrine de la Science, les seuls, au reste, qui soient possibles. Toutes les propositions qui constitueront la doctrine seront des conséquences de ces principes, — en quel sens, nous le dirons tout à l’heure. — Remarquons que, d’après le troisième principe, deux actions sont impliquées dans la limitation réciproque du Moi par le Non-Moi et du Non-Moi par le Moi : 1o le Moi est limité par le Non-Moi, autrement dit, le Non-Moi détermine le Moi ; 2o le Non-Moi est limité par le Moi, autrement dit le Moi détermine le Non-Moi, et comme c’est le Moi absolu qui pose la limitation réciproque du Moi et du Non-Moi, on peut traduire encore de la sorte les propositions précédentes : 1o le Moi se pose lui-même comme déterminé par le Non-Moi ; 2o le Moi pose le Non-Moi comme déterminé par le Moi. La première de ces deux propositions est le fondement de la partie théorique de la Doctrine de la Science ; la seconde est le fondement de la partie pratique. — Bien qu’il doive être prouvé