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Page:Delbos - De Kant aux postkantiens, 1940.djvu/153

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le plus simple et le plus moyennement exact. Tout le système de la nature est comme une construction de la matière opérant avec trois facteurs et s’élevant à trois puissances successives. À la première puissance, l’opposition de la force répulsive (qui correspond à la première dimension de l’espace ) et de la force attractive (qui correspond à la seconde dimension de l’espace) aboutit comme synthèse à la matière (qui correspond à la troisième dimension) et à ce qui est sa propriété essentielle, la pesanteur. Par la lumière, ces forces sont élevés à une puissance supérieure et apparaissent dès lors comme les causes du processus dynamique ou des différences spécifiques de la matière. La force de la première espèce est alors le magnétisme, qui est la condition de la cohésion ; la force de la seconde espèce est l’électricité, qui est la condition des qualités perceptibles par les sens ; la force de la troisième espèce, dans laquelle les deux autres s’unissent, produit les propriétés chimiques. Le galvanisme opère la transition à la nature vivante, qui est la nouvelle puissance à laquelle sont élevées les forces antérieurement déterminées : la force de la première espèce devient alors la reproduction ; la force de la seconde espèce devient l’irritabilité ; la force de la troisième espèce est la sensibilité. Avec l’apparition de la sensation, la nature a atteint sa fin, qui est l’intelligence.

Ce qu’il faut retenir de ces conceptions de Schelling, pour notre sujet, c’est l’application à l’étude spéculative de la nature de la méthode que Fichte avait conçue pour l’exposition de la Doctrine de la Science et la justification du Moi comme Premier Principe. Par l’emploi de cette méthode, Schelling essayait de donner plus de