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Page:Delbos - De Kant aux postkantiens, 1940.djvu/205

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CONCLUSION

Nous sommes bien loin d’avoir épuisé les commentaires que la pensée de Kant a reçus des influences mêmes qu’elle a exercées. Nous nous sommes borné à indiquer, souvent par des traits généraux, les principales doctrines allemandes de la fin du xviii et du commencement du xixe siècle qui se rattachent à elle et qui en dérivent. Nous nous sommes surtout appliqué à montrer comment, de diverses thèses plus ou moins complètement posées dans les limites de la Critique, s’étaient dégagées par transformation et extension des formes de pensée métaphysique. — Nous avons dû laisser de côté des doctrines qui ont surtout comme point commun avec la Critique l’idée de la limitation de la raison et qui, à ce titre, ont défendu à des degrés différents un certain irrationalisme, Jacobi, Schleiermacher ; mais nous avons vu cet irrationalisme réaliste se concilier chez Schopenhauer avec un idéalisme subjectiviste plus ou moins fidèlement reproduit de Kant. Et il est bien vrai que le Kantisme peut reconnaître comme un fruit légitime aussi bien le réalisme que l’idéalisme spéculatif. Chez Kant, réalisme de la Chose en soi, — mais réalisme du donné, du phénomène lui-même, en tant qu’il est justiciable