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Page:Delbos - De Kant aux postkantiens, 1940.djvu/67

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t. II, p. 431). Le sens dans lequel Fichte poursuit la réforme du Kantisme, c’est donc la recherche de principes susceptibles d’organiser systématiquement la philosophie. Dans son compte rendu de l’Énésidème, il avait déclaré que c’était l’immortel mérite de Reinhold d’avoir détourné la raison philosophique de ces commentaires sans fin sur Kant qui ne pouvaient atteindre à l’essentiel du Kantisme, et de lui avoir fait comprendre la nécessité de ramener la philosophie à un principe unique dont l’établissement devait précéder l’exécution détaillée du système (Werke, I, p. 20). La philosophie critique, concluait Fichte dans ce compte rendu, est après les objections de l’Énésidème aussi solidement debout qu’auparavant ; mais elle exige un grand labeur pour que soient ordonnés dans un tout bien lié et inébranlable les matériaux qu’elle fournit (I, p. 25). — C’est à expliquer comment doit se constituer dans cet esprit la philosophie qu’est consacré l’écrit de Fichte, Ueber den Begriff der Wissenschaftslehre oder der sogenannten Philosophie, 1794, qui précéda et annonça la publication des Grundlage der gesammten Wissenschaftslehre (1794). — Après que les oppositions des philosophies dogmatiques ont été résolues dans la philosophie critique, l’opposition reste à résoudre du système dogmatique et du système critique (Vorrede zur ersten Ausgabe, I, p. 29).

Il y a un point sur lequel tout le monde est d’accord : la philosophie est une science ; mais là où l’on se divise profondément, c’est dans la détermination de l’objet de cette science. Cette division cesserait peut-être, si l’on développait tout ce qu’implique le concept de science. — Une science est quelque chose qui forme un Tout ; elle n’est