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Page:Delly - Gwen, princesse d'Orient, 1981.pdf/135

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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

Ne voulant pas lui avouer le véritable motif qui lui faisait choisir cette existence contraire à ses habitudes et à ses goûts, il répondait :

— Mais je suis fort bien ainsi, ma bien-aimée, entre toi et notre petit Armaël ; je ne désire rien de plus.

Gwen, soucieuse, hochait la tête en répliquant :

— Je suis sûre que tu regrettes l’existence pour laquelle tu avais été préparé, cette domination, cet empire sur le monde asiatique qui devait faire de toi une demi-divinité.

Il répliquait avec force :

— Tu te trompes, Gwen… je t’affirme que tu te trompes. Dire que tout d’abord je n’ai pas eu de regrets serait mentir. Mais, maintenant, je n’y songe plus.

Et il pensait :

« Ah ! si je voyais cet homme, ce monstre, mort devant moi, ce poids qui m’oppresse tomberait aussitôt, et je saurais me faire l’existence qu’il faut à une nature telle que la mienne, sans véritable regret pour le rêve qu’Ivor et Appadjy ont fait luire à mes yeux. »

Il se tenait en correspondance suivie avec sa tante, à laquelle il confiait toutes ses craintes. Un soir, il reçut d’elle une lettre où elle l’informait qu’elle allait, en compagnie de ses fidèles serviteurs, Ajamil et Sanda, s’embar-