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Page:Delly - Gwen, princesse d'Orient, 1981.pdf/20

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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

qu’il dit… Car si c’était comme mon mariage avec Varvara…

Il eut un rire de cynique ironie.

Appadjy leva les épaules.

— Sérieusement ou non, le fait n’a pas une telle importance. Il paraît assez fortement épris d’elle pour le moment ; mais, en admettant même qu’il ne la délaisse pas quelque jour pour d’autres femmes, — ce dont nous pouvons douter —, les satisfactions d’orgueil, d’ambition, de gloire, qui l’attendent feront une dangereuse concurrence à cette belle Gwen. Non, Ivor, ce qui me préoccupe le plus, en ce moment, c’est la révélation — pas tout à fait inattendue d’ailleurs — de ce Dougual qui entendra être le seul maître et ne verra en nous, ses conseillers, ses initiateurs, que les premiers de ses serviteurs. Il y a là un grand danger, mon ami. Tu le sens comme moi ?

— Oui… Mais qu’y pouvons-nous ? Ce sont nos leçons qui lui ont donné cet orgueil, cette soif de domination, de pouvoir sans limites, de vénération idolâtre qu’il vient de proclamer devant nous. C’est de moi, son père, qu’il tient cette volonté implacable, cette dure volonté prête à tout broyer sur sa route.

Un léger sourire de sarcasme détendit, pendant quelques secondes, les lèvres d’Appadjy.

Ivor, arrêté un instant en face de son ami,