Aller au contenu

Page:Delly - Gwen, princesse d'Orient, 1981.pdf/207

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
205
GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

tillants de vie. Cette femme avait été la seule qui eût témoigné de l’intérêt, de la bienveillance pour l’orpheline. Parfois, elle avait agi de façon inconsidérée, dangereuse, comme pour cette aventure de la fête masquée qui aurait pu si mal tourner. Mais il était certain qu’elle n’y avait mis aucune malice et avait suivi là seulement la pente de son caractère trop imaginatif. En fait, Dougual se disait que, sans son imprudence, il n’aurait sans doute pas connu Gwen. Et de cela, il lui gardait une vive reconnaissance.

« Je voudrais la revoir, parler avec elle de ma Gwen, songea-t-il. Elle ignore mon affreux malheur… Mais je ne puis me rendre chez elle. Il faudrait qu’elle vînt ici en secret. »

Dans la soirée du lendemain, tandis que Mlle Herminie lisait près du beau feu de bois allumé par Macha, car ce début d’octobre était assez frais, on frappa doucement à la porte du logis. La femme de chambre alla ouvrir et se trouva en face d’un homme jeune, de type chinois, qui lui présenta une lettre en disant dans le français le plus correct :

— Voulez-vous remettre ceci à Mlle Herminie Dourzen ? J’attends la réponse.

La vieille demoiselle, aussitôt fort intriguée, décacheta rapidement l’enveloppe d’épais vélin satiné et en sortit une carte où elle lut ces mots :