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Page:Delly - Gwen, princesse d'Orient, 1981.pdf/31

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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

Dougual. Celui-ci appela Willy, qui se tenait appuyé contre une colonne de marbre, et lui donna un ordre. Comme le jeune homme s’éloignait, Gwen fit observer :

— Son regard me produit presque la même impression que celui de M. de Penanscoët, Dougual. Il y a d’ailleurs une étrange ressemblance…

— Pas étrange, puisque Willy est le fils de mon père.

Gwen eut un sursaut d’étonnement.

— Ah ! vraiment !

— Sa mère était russe, je crois… Il avait une nature difficile, et mon père l’a fait élever fort durement. Il l’a mis tout jeune à mon service. Pour moi, c’est un chien dévoué, jusqu’à la plus féroce jalousie… du moins, il me paraît ainsi. Mais peut-on connaître les complexités de la nature humaine ?… et surtout d’un être tel que ce garçon, qui a dans les veines le sang des Penanscoët, avec, sans doute, leur orgueil, leur esprit d’aventure, leurs défauts et leurs qualités… ceux-là l’emportant, peut-être, sur celles-ci… Il a vécu dans une sorte d’esclavage ; mais il donne parfois l’impression d’un esclave prêt à la révolte. C’est une âme vindicative, fermée, dans laquelle subsiste quelque chose de sauvage. Il se courbe docilement sous mon joug, il semble avoir pour moi une sorte de culte. Mais j’ai toujours eu de lui une instinc-