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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

tive défiance, alors que je me confierais absolument à Wou et à quelques autres de mes serviteurs.

— Il a dû souffrir, dit pensivement Gwen. Je le comprends, moi qui ai vécu dans une si pénible dépendance, sans affection, sans appui.

— Mais, heureusement, ta nature n’est pas devenue mauvaise pour cela, ma très chère.

Elle n’osa lui répliquer qu’elle n’avait pas pour père un Ivor de Penanscoët… étrange, inquiétante figure dont les yeux durs et brillants — ces yeux qui étaient ceux aussi de Willy — la poursuivaient depuis cette courte entrevue de tout à l’heure. Heureusement, Dougual n’avait pas ces yeux-là !… et rien, dans sa physionomie, ne rappelait son père, sauf toutefois le type commun, en général, à tous les Penanscoët. Moralement, il devait être aussi très différent de lui, elle le pressentait.

Ressemblait-il à sa mère ? Elle avait trop peu vu encore Mme de Penanscoët pour en juger au point de vue physique. Quant à la nature de la comtesse, c’était l’inconnu… et très probablement ce le serait toujours, puisque pour son fils même elle était restée presque une étrangère.