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Page:Delly - Gwen, princesse d'Orient, 1981.pdf/34

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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

loppaient. Sur sa poitrine tombait un triple collier fait de rubis et de diamants d’une grosseur rare. Près d’elle, une fumée odoriférante s’échappait d’un petit brûle-parfum de bronze, merveille de l’art chinois d’autrefois.

À l’entrée de Gwen, elle se souleva un peu et tendit vers la jeune femme une main délicate, dont les doigts disparaissaient presque sous les gemmes éblouissantes qui les ornaient.

— Je suis heureuse de vous voir, mon enfant…

Gwen se souvenait de cette voix lente, au timbre grave. Elle retrouvait aussi, tout semblable à autrefois dans l’enveloppement des voiles sombres, cet étroit visage si blanc, aux lèvres couleur de sang. Un profond regard s’attachait sur elle, tandis qu’elle avançait, un peu intimidée, mais sans cette sensation d’antipathie que, cet après-midi, la seule vue d’Ivor de Penanscoët lui avait inspirée.

— Moi aussi, madame, je suis très heureuse de vous connaître…

Elle s’inclinait, baisait avec un respect spontané la main délicatement parfumée.

— Asseyez-vous là, près de moi… Ne regrettez-vous pas votre Bretagne, ici ?

— Moi, regretter quelque chose près de Dougual ?… Oh ! madame !

Les beaux yeux ardents s’éclairaient de plus