Aller au contenu

Page:Delly - Gwen, princesse d'Orient, 1981.pdf/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
33
GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

vives lueurs, tandis que la voix chaude protestait avec véhémence :

— … Et vous ne savez donc pas quelle était ma vie là-bas ?… la triste, misérable vie à laquelle il m’a enlevée ?

— J’en sais peu de chose. M. de Penanscoët m’a appris en quelques mots ce mariage… inattendu.

— L’approuvez-vous, madame ?

Hardiment, franchement, Gwen adressait la question en attachant son fier regard sur Mme de Penanscoët.

— Et pourquoi ne l’approuverais-je pas ? Non, en vérité, je n’ai rien à dire contre ce mariage… Mais mon opinion importe peu. Elle n’est rien… rien…

La voix de Nouhourmal restait calme et froide, son visage conservait l’impassibilité habituelle.

— Pour moi, elle compte beaucoup ! dit vivement Gwen. Au moins autant que celle de M. de Penanscoët… qui, elle, je le sens, m’est défavorable.

Nouhourmal s’étendit sur les coussins de brocart. Pendant un moment, elle resta silencieuse, tandis que ses doigts jouaient avec les colliers d’où jaillissaient de vives couleurs. Puis elle demanda :

— Racontez-moi toute votre existence, Gwen.