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Page:Delly - Gwen, princesse d'Orient, 1981.pdf/97

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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

meurtrier de sa mère était Ivor de Penanscoët.

Mlle Herminie l’écoutait avec la plus vive attention, en laissant échapper de temps à autre une exclamation sourde. Gwen parlait d’une voix un peu haletante. Les joues, pâles à son arrivée, se coloraient maintenant d’une rougeur de fièvre.

— Je ne peux plus revoir Dougual, conclut-elle d’un accent devenu rauque. Je ne peux plus vivre avec lui… Et je viens vous demander si vous voulez me recevoir, me cacher pendant quelques jours, puis me recommander à Paris aux relations que vous avez là, afin que je trouve un moyen de gagner ma vie.

— Tu es ici chez toi, mon enfant, et tu y resteras tant que tu voudras… Retournes-tu ce soir à Kermazenc ?

Gwen secoua négativement la tête. Ses traits se crispaient et, pendant un moment, la souffrance lui coupa la parole.

— Je l’ai quitté définitivement, dit-elle enfin. J’ai laissé un mot pour Dougual, qu’on lui fera parvenir par la voie qu’il m’a indiquée… Ne pouvant lui donner le véritable motif de ma décision, je lui dis qu’un fait très grave s’est produit, qui m’oblige à me séparer de lui pour toujours.

— S’il t’aime comme tu le dis, il n’acceptera pas cela et te fera rechercher.

— Je resterai cachée ici, sans sortir… Il le