gerait, donnerait plus de prix à cette fantaisie.
Willy riposta, avec un sourire sceptique.
— Je crois que vous n’aurez pas de peine à vaincre, seigneur ! Peut-être la jeune personne n’est-elle qu’une très habile coquette ?
— Peut-être… quoique vraiment ses yeux — qui sont admirables — me parussent très sincères dans leur indignation… Enfin, coquette ou non, elle m’a plu et il faut que tu la retrouves.
— Ce sera fait, maître. Je vais d’abord chercher dans les jardins…
— Écoute, Willy… sa figure, si peu que je l’aie vue, ses yeux surtout m’ont rappelé quelque chose… Et je me souviens maintenant. À notre premier séjour ici, il y a douze ans, comme je passais dans la lande près de cette vieille maison qu’on appelle Ti-Carrec, un de mes chiens se jeta sur une petite fille qui en sortait et la mordit à la jambe. Je remarquai les yeux singulièrement beaux et expressifs de cette enfant, par ailleurs pâle et chétive. Or, ceux de ma belle fugitive sont semblables.
— Et qui était cette petite fille ? demanda Willy.
— Une parente des Dourzen, ces lointains cousins à nous qui habitent Coatbez.
— Eh bien ! je vais d’abord chercher de ce côté.
— En effet. Et Wou t’aidera.
Willy glissa un regard sombre vers le Chi-