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Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/194

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surer, elle craignait qu’un hasard la mît en présence du vicomte de Penanscoët, ou bien qu’une des Dourzen l’eût reconnue, à sa démarche, à sa tournure.

La voix de Laurette la fit sursauter, fort désagréablement. Elle se leva, passa une robe et des chaussures et gagna la chambre où Rose et sa cadette commençaient d’enlever leur parure.

Du premier coup d’œil, Gwen, dont quelque appréhension faisait battre plus vite le cœur, vit que ces demoiselles ne semblaient pas d’humeur satisfaite. Sans mot dire, elle se mit à aider Rose, dont les mains nerveuses froissaient la mousseline des voiles.

Laurette, tout en quittant sa robe chinoise, grommela :

— Je voudrais tout de même bien savoir qui était cette Hindoue accompagnée par Dougual de Penanscoët et avec laquelle il a disparu pour ne plus revenir !

Rose riposta, avec un frémissement dans la voix :

— Quoi qu’en dise maman, je crois que c’était une véritable Hindoue, sans doute une femme qu’il a amenée de là-bas, de sa principauté asiatique. Mais il aurait pu, pour une fois, s’occuper un peu des autres qui sont peut-être aussi bien que cette créature… et surtout de nous, ses cousines.

— Je te crois ! Il a vraiment trop de désinvolture, ajouta Laurette, plus acerbe. On voit