Aller au contenu

Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/224

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

être une créole de sang espagnol, sans doute originaire de Cuba.

Hamadévi eut un petit rire moqueur.

— Vous ne pensez pas que vous seriez restée ici vêtue comme vous l’étiez à votre arrivée ? J’ai d’ailleurs obéi en cela aux ordres de Sa Hautesse, qui a envoyé pour vous ce collier, ces bracelets…

— Ah ! vraiment ? Et il croit que cela suffira pour me faire accepter sa façon d’agir ? Eh bien ! c’est qu’il ne me connaît pas encore !

Et, tournant le dos à la Javanaise qui souriait railleusement en levant les épaules, Gwen rentra dans la chambre. Ses mains, que la colère et l’angoisse faisaient trembler, enlevèrent le collier d’émeraudes, les bracelets éblouissants, et les jetèrent sur une table. Puis la jeune fille s’assit, au hasard, et essaya de se calmer pour bien réfléchir à sa situation.

Ce ne fut pas chose facile, tant son âme était bouleversée. Elle ne pouvait, dans le désarroi de son esprit, arriver à s’imaginer que son invraisemblable aventure était bien réelle… qu’elle se trouvait au pouvoir de cet énigmatique Dougual, ici le rajah Han-Kaï, régnant avec son père sur une principauté asiatique, où ils devaient être les maîtres absolus… ce Dougual qui, avec tant de désinvolture, lui avait enlevé son masque, dans le salon chinois de Kermazenc, et dont l’audace n’avait pas reculé devant un rapt. Comment, ensuite, avait-elle été transportée jusqu’à Pavala ? Par