Aller au contenu

Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quelques membres de la famille, plus rigoristes, lui firent grise mine pendant un certain temps. Mais Blanche connaissait l’art des flatteries et des petites manœuvres. Elle sut amadouer les réfractaires et dès lors jouit d’un contentement sans mélange, dans la vieille de meure de Coatbez où avaient passé bien des générations de Dourzen. Elle entretenait les meilleures relations avec les personnages notables de la contrée, donnait des thés, des réunions dansantes. Dans sa paroisse, elle faisait partie de toutes les œuvres et affichait le plus grand zèle religieux. Pour ses filles, elle avait de vastes ambitions. Elle cherchait en ce moment une institutrice selon ses goûts, c’est-à-dire qui sût donner à ses élèves une éducation brillante, des habitudes mondaines qu’elle jugeait indispensables pour un beau mariage. Rien ne pressait, d’ailleurs, car Rose et Laure avaient huit et six ans. Mais la prévoyante Blanche notait déjà, parmi ses plus hautes relations, celles où se trouvaient des jeunes garçons susceptibles de devenir plus tard des prétendants à la main des Mlles Dourzen.

Pour cette femme vaniteuse, l’arrivée du comte de Penanscoët constituait un événement de première importance. Puis, pensait-elle, Hervé était parent — à un degré fort éloigné d’ailleurs — du châtelain de Kermazenc, elle serait reçue chez celui-ci, conviée aux fêtes que sa femme et lui ne manqueraient pas de