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Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/35

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donner. Car ils n’allaient pas s’enterrer dans ce château. Puis ils y reviendraient sans doute. Et plus tard… plus tard il y aurait un jeune vicomte qui pourrait fort bien trouver à son goût Rose ou Laurette.

Aussi, grande fut la déconvenue et vive la colère de Mme Dourzen quand son mari, au lendemain de l’arrivée du comte, revint de Kermazenc en annonçant qu’il n’avait pas été reçu.

— Je te le disais bien, c’était trop tôt, ajouta Hervé.

— Trop tôt ? Allons donc ! Ce M. de Penanscoët est un sauvage, qui ne sait pas apprécier la délicatesse d’un procédé. En vérité, ce sera un voisinage intéressant !

Hervé, se faisant aussi petit que le permettait sa large carrure, garda le silence pour laisser passer l’orage. Mais un autre incident devait exaspérer au plus haut point, ce même jour, l’humeur de Blanche. Une lettre vint apprendre à M. Dourzen l’arrivée de sa cousine Herminie.

De par le testament de son grand-père, Herminie Dourzen avait à Coatbez la jouissance d’une aile en retour sur le jardin, formant un appartement séparé. Grande voyageuse, d’humeur fantasque, elle ne l’avait jusqu’ici occupé que rarement. Mais, cette fois, elle annonçait son intention de s’y installer définitivement, sa santé ne lui permettant plus l’existence vaga-