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Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/59

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V


Pendant plusieurs semaines, la mort mystérieuse de Varvara Dourzen défraya toutes les conversations, aux alentours.

Car elle restait mystérieuse. Les recherches de la justice, à Ti-Carrec, n’avaient pu trancher l’hypothèse du crime ou du suicide. Aucune parole, aucun écrit de la défunte ne pouvaient faire supposer qu’elle songeât à se donner la mort. Le recteur de Lesmélenc était même venu attester que, depuis quelques mois, cette jeune femme avait eu avec lui plusieurs entretiens qui témoignaient du désir de revenir à la religion abandonnée à la suite de ses malheurs. Et, bien loin de paraître songer à en finir avec la vie, elle avait au contraire fait part au prêtre de l’angoisse qui la saisissait parfois, à l’idée qu’elle pourrait mourir en laissant sa petite fille seule au monde.