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Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/60

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Dans ces conditions de doute, les obsèques eurent lieu à l’église. M. Dourzen seul suivit le cercueil. Blanche ne prit pas le deuil et déclara à ses connaissances qu’en fait elle ne tenait pas cette étrangère pour une parente, mais qu’elle agissait par simple charité en recueillant chez elle la petite orpheline.

L’analyse du liquide contenu dans le flacon à bouchon d’or avait démontré qu’il contenait plusieurs substances toxiques, mélangées avec un art qui rappelait celui des célèbres empoisonneurs italiens du XVIe siècle. L’autopsie permit de retrouver dans les viscères des traces de ces mêmes toxiques. On était donc fixé sur les causes de la mort. Mais l’enquête n’arrivait pas à faire découvrir qui — dans l’hypothèse du crime — avait ainsi empoisonné Varvara. Et si l’on envisageait la question du suicide, comment cette jeune femme, qui vivait seule, ne recevait jamais personne et ne s’éloignait pas des alentours de Ti-Carrec, avait-elle pu se procurer ce poison ?

On n’avait trouvé chez la défunte aucun papier autre que son acte de mariage, l’acte de décès d’Armaël Dourzen, l’acte de naissance de Gwen. Rien n’avait été révélé du passé de Varvara Tepnine, enfuie de Russie après le meurtre de ses parents par les bolcheviks, devenue chanteuse dans un petit théâtre de San Francisco et, là, épousée par Armaël Dourzen, alors lieutenant de vaisseau.

Hervé avait écrit au consul à Shanghaï, où