je voulais. Roselyne la ravira, vous verrez. Je vais lui écrire ce soir même à ce sujet.
Ils marchèrent quelques instants, sans parler. Odon, songeur, regardait le vieux toit moussu du presbytère. Il rompit le silence en disant :
— Je demanderait être nommé subrogé-tuteur, naturellement.
— Je crois que M. de Veuillard avait l’intention…
Odon dit avec une hauteur dédaigneuse :
— M. de Veuillard ? De quel droit ?…
— M. de Capdeuilles le traitait en intime.
— Mais moi, je suis le parent de Roselyne. Ce monsieur en sera pour son intention, voilà tout.
Le curé avoua :
— Je n’en suis pas fâché. Il ne m’est pas sympathique, et Roselyne a pour lui un éloignement instinctif.
À pas lents, ils reprenaient maintenant le chemin du logis. Le prêtre dit à demi-voix :
— Ce qui me rassure un peu pour elle, voyez-vous, c’est que cette enfant innocente a comme l’intuition de la bassesse morale, chez autrui, et qu’elle s’en écarte d’elle-même. Je crois que l’apparence même du mal lui fera toujours horreur.
— Il faut l’espérer ! Car je n’ose me la figurer autrement. Je n’ose m’imaginer qu’elle pourrait