Aller au contenu

Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


111
L’ONDINE DE CAPDEUILLES


— Oh ! mon pauvre enfant ! Mon pauvre enfant !

— Je ne parle jamais de ces affreux souvenirs. À quoi bon ? Mais je me suis laissé aller à vous les faire connaître, parce qu’ils démontrent combien mon pauvre Bernard, caractère faible et passionné, aurait eu besoin d’une forte direction morale. Moi, j’ai une autre nature. Je me suis desséché le cœur, et depuis la mort de Bernard, personne ne peut se vanter de m’avoir fait souffrir.

Ils arrivaient à la porte de la salle. Roselyne, les yeux clos, s’appuyait au dossier du fauteuil. Elle ouvrit les paupières, en soulevant un peu sa petite tête lasse. Le prêtre s’assit près d’elle et lui prit la main.

— Nous venons de parler de vous, mon enfant. M. de Montluzac offre de vous recevoir chez lui. Sa grand’mère, assure-t-il, serait très heureuse de vous accueillir. Vous auriez une dame de compagnie, qui vous ferait faire des promenades, vous conduirait prendre des leçons. Vous pourriez ainsi achever votre éducation, devenir une jeune fille accomplie.

Les yeux tristes s’éclairèrent un peu, en s’attachant sur Odon.

— Oh ! vous voulez ?… Cela ne vous ennuierait pas trop ?