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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/143

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


entretenue dans tout l’hôtel par le chauffage central.

Les soirs où Mme de Liffré ne recevait pas, Roselyne demeurait près d’elle, avec Mlle Loyse et Mme Berfils. Un bridge s’organisait, ou bien la jeune fille faisait de la musique. La duchesse lui témoignait déjà beaucoup d’affection. D’ailleurs, qui n’eût été charmé par elle ? M. Alban échappait parfois à ses distractions habituelles pour la regarder sourire, et, sur sa demande, il lui faisait un petit cours d’archéologie, en s’émerveillant de sa vive compréhension. Le vieux cœur de Mlle Loyse, un peu pétrifié par la solitude, s’émouvait au contact de cette jeunesse vivante, de cette grâce tendre et gentiment respectueuse. Roselyne les aimait, ces deux vieillards qui lui rappelaient le cher disparu, et elle trouvait pour eux mille petites prévenances qui les étonnaient et les ravissaient, car dans leur existence de parents pauvres et timides, ils ne les avaient jamais connues.

Mais surtout, Odon était là, avec sa sollicitude de grand frère, avec la douceur réconfortante de son regard qui semblait toujours dire : « Ne craignez rien, petite Rosey, je veille sur vous. » Et il veillait, en effet, très sérieusement. Ainsi, il était fort sévère sur le chapitre des lectures, et le vieux curé, quelque peu inquiet lorsque Roselyne lui