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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/172

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


brusquement. Roselyne apparut, en tenue de sortie, rouge, tremblante, les yeux pleins de larmes.

Odon se leva avec vivacité.

— Qu’avez-vous, ma petite fille ?

Il s’avançait, inquiet, les mains tendues. Elle balbutia :

— J’ai eu peur…

— Peur ?… De quoi ?

— Sur le boulevard, un homme s’est mis à me suivre, puis il s’est approché et il m’a dit… je ne sais quoi… je n’ai pas bien compris… Alors j’ai couru…

Elle frissonnait. Un bras entoura doucement ses épaules, une voix ferme et chaude que l’émotion assourdissait dit à son oreille :

— Ne craignez rien, ma pauvre petite, ma Roselyne, vous êtes en sûreté maintenant. Calmez-vous, ma petite enfant.

Il l’emmena vers un divan et s’assit près d’elle. Roselyne tremblait convulsivement. Sa tête s’appuyait sur l’épaule d’Odon, tandis qu’à mots hachés elle répondait à ses questions. Mme de Graveuil étant fatiguée, au retour de la promenade, Roselyne n’avait pas voulu qu’elle fît le petit trajet supplémentaire pour la reconduire à l’hôtel de Montluzac. Elle avait aussi refusé que la