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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/171

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


Sous leurs cils soyeux, les yeux tendres cessèrent de sourire. Dans leur profondeur d’eau palpitante, de belle eau vivante, une clarté radieuse descendit, les anima d’un mystérieux et ardent émoi. Quelques secondes… Et le sourire d’enfant y revint de nouveau, avec le regard de tendresse ingénue. Odon pensa : « J’ai rêvé… Je suis fou. »

Mais un peu plus tard, assis à son bureau, il cherchait où il avait déjà vu ce regard de femme, ce merveilleux regard d’amour qu’une hallucination lui avait fait apercevoir dans les yeux candides de Roselyne.

Devant lui s’étalaient les feuillets de l’ouvrage commencé. Il se mit au travail. Mais sa pensée restait indisciplinée, aujourd’hui. Elle retournait volontiers vers le jardin d’hiver où Roselyne avait accueilli par un si joli rire la nouvelle qu’il lui annonçait. Comme elle était enfantine ! Hubert n’avait donc pas remarqué cela ? Il s’était emballé, le pauvre garçon. Et voilà que déjà, cette petite Roselyne, sans le vouloir, faisait un malheureux. Le lévrier russe étendu sur le tapis sursauta tout à coup, et se redressa. Une porte s’ouvrait