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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/182

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


Dinard. » D’un geste, il refusa le plat que lui présentait le maître d’hôtel. Son appétit régulier d’homme bien portant, de sportsman bien musclé fléchissait depuis quelque temps. Et son travail, lui aussi, subissait l’influence de cette perturbation morale, de cette fièvre de distractions mondaines et de sport à outrance par laquelle il essayait d’étourdir son impossible amour.

En sortant de la salle à manger, le jeune homme demanda en s’arrêtant près de Roselyne :

— Que faites-vous cet après-midi, Rosey ?

Cette question, il la lui adressait souvent, car il continuait d’exercer sur l’existence de sa cousine une discrète vigilance.

Mme Berfils doit me mener au musée du Luxembourg.

— Je croyais que vous l’aviez déjà vu, dans tous ses détails ?

— Oui, mais j’aimerais le revoir.

Il fit quelques pas dans le salon. Mme de Liffré et Mme Berfils gagnaient la pièce voisine, M. et Mlle d’Orsy se retiraient. Odon s’approcha machinalement d’une fenêtre ouverte. À son esprit se présentait tout à coup le souvenir d’un après-midi d’avril, où il avait emmené au Louvre, dans sa voiture, Roselyne et Mme Berfils. Pendant deux heures, ils avaient admiré, discuté. Odon s’était