Aller au contenu

Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


178
L’ONDINE DE CAPDEUILLES


enivré de la gaieté, du charme de Roselyne, de ses réflexions dénotant à la fois un sens artistique si fin et une fraîcheur d’impressions ravissante. En sortant, elle lui avait déclaré avec sa spontanéité accoutumée : « C’est un délice de voir des chefs-d’œuvre en votre compagnie, Odon ! »

Près de lui, une voix dit, timidement :

— J’aimerais surtout le revoir avec vous.

Il tourna la tête. Roselyne était là, toute vêtue de blanc, le regardant avec une prière timide et tendre au fond des yeux. Sa main se posa sur le bras de son cousin. Elle ajouta :

— Vous m’expliqueriez ce que je ne saisis pas, vous me feriez comprendre les beautés qui m’échappent.

— Si c’était possible, ma chère enfant, je ne demanderais pas mieux. Mais je ne puis… J’ai fort à faire aujourd’hui.

Comment avait-il le courage de répondre par un refus, quand elle le regardait ainsi ? En quelle source d’énergie puisait-il cette froideur d’accent, de visage, tandis que tout son être frémissait d’un si ardent émoi ?

S’il voulait, cependant !… Pourquoi ne se donnerait-il pas cette joie, une fois encore ? Il verrait briller ces beaux yeux, et sourire cette petite bouche charmante. Le sourire de Roselyne ! Il ne