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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/205

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


grâce, de sa délicate tendresse… Cet autre-là, il le haïssait d’avance.

L’automobile déposa Mme de Sauroy à son hôtel. En quittant Odon, elle demanda :

— Alors, à demain ?… Nous irons à Gaëte, comme c’était convenu ?

— Oui, c’est cela. À demain.

Le sourire enjôleur de Pepita fut perdu pour lui. Il remonta en voiture sans jeter un coup d’œil sur la jeune femme qui demeurait au seuil du hall, offrant à la lumière du couchant son beau visage ardent. Jusqu’à son hôtel, il resta enfoncé en un angle de l’automobile, le front sur sa main. Il songeait : « Je voudrais savoir si elle m’aime encore… ou si elle en aime un autre. Je voudrais savoir si elle a changé, depuis que je ne l’ai vue. Elle va dans le monde, maintenant. Déjà, elle a dû perdre quelque chose de sa charmante ignorance. Ce n’est plus, sans doute, la même petite Rosey. Mais il le fallait bien. »

Dans son appartement, son valet de chambre lui remit le courrier. Apercevant une lettre de sa grand’mère, il l’ouvrit avec un peu de hâte. Mme de Liffré parlait d’abord de ses cousins de la Roche-Bayenne, de leur hospitalité charmante, comme toujours. Puis elle ajoutait :