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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/206

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


« Notre petite Rosey devient de plus en plus jolie. C’est, en tout cas, l’avis du clan masculin. Je m’attends, d’un jour à l’autre, à recevoir plusieurs demandes en mariage. Lord Holwill, entre autres, est absolument pris. Il a de sérieuses qualités, et une grosse fortune. Je crois qu’il rendrait Rosey fort heureuse. Enfin, nous verrons cela, le moment venu.

« Roselyne reste toujours simple, un peu timide, aisément effarouchée. Il est vrai qu’il y a parfois de quoi, avec la liberté d’allures et de propos de quelques-unes de ces dames. J’aurais été toute semblable à son âge. Mais par exemple, moi, j’étais coquette. Elle pas du tout. Et je n’ai pu encore lui donner le goût du monde. Il me semble même qu’elle est moins gaie, depuis que je l’oblige à se distraire un peu plus. Singulière petite nature ! Mais comme elle sait se faire aimer ! Je vous avoue qu’elle me manquera beaucoup, pendant le temps qu’elle passera chez son curé. Je m’étais trop bien accoutumée à ses petites attentions, à sa grâce, à son joli rire. Celui-ci, cependant, est moins fréquent maintenant. Est-elle fatiguée ? À mes questions, elle répond négativement. Mais je la trouve un peu pâlotte, un peu amaigrie. L’air de son Capdeuilles lui fera peut-être du bien.