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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/216

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


femme aujourd’hui, et si admirable ! En quelques mois, un tel changement ! »

Il s’approcha. Roselyne tourna la tête vers lui, et eut un sourire — le même petit sourire tranquille et réservé qu’elle avait pour tous les autres.

Un grand jeune homme blond, aux yeux bleus très francs, tendit la main à Odon.

— Enchanté de vous voir, monsieur ! Sombreval m’apprenait précisément votre arrivée. C’est une vraie surprise.

M. de Montluzac répondit quelques mots brefs. Ce jeune homme était lord Holwill, celui que Mme de Liffré lui désignait comme le prétendant le plus sérieux de Roselyne. Auparavant, il le trouvait sympathique. Aujourd’hui, il le détestait.

Il y avait là aussi le marquis de Sombreval, le sportsman fameux, et ce mauvais sujet de Robert de la Roche-Bayenne, qui avait mangé les trois quarts de sa fortune, et d’autres encore, qui faisaient leur cour empressée à la reine des ondines. Une colère sourde s’agitait en l’âme de M. de Montluzac, à la vue de tous ces regards attachés sur Roselyne, et l’admirant. Ah ! s’il pouvait l’emmener, l’emporter, loin de tous !… Du moins, il demeurerait près d’elle. Elle aurait la protection de celui à qui elle avait dit un jour : « Je me sens tellement en sûreté près de vous ! »