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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/220

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


phe. Ses cils restaient baissés, et son visage devenait aussi blanc que les bras voilés, du coude à l’épaule, d’un tulle léger.

Odon frissonnait d’admiration passionnée. Rien n’existait plus pour lui, en cette minute, hors la reine des fées aquatiques, sa Roselyne aux yeux d’ondine, sa petite bien-aimée.

Il reconnaissait sa voix, au milieu des autres, sa voix d’un timbre si chaud, si velouté, dont il avait délicieusement joui quand elle chantait pour lui, dans le salon de l’hôtel de Montluzac. Était-ce une idée ? Il lui trouvait aujourd’hui un accent de tristesse, de lassitude…

Lentement, le rideau se baissait, au bruit des applaudissements, des exclamations. Odon s’élança vers les coulisses. Roselyne apparut, parmi ses compagnes rieuses et animées. Elle seule était pâle, silencieuse, et ses lèvres tremblaient. Autour d’elle, elle jeta un regard d’angoisse, un furtif regard chercheur, qui rencontra celui d’Odon. Puis elle étendit la main, saisit le dossier d’une chaise, en chancelant…

Mme de Révillet s’écria :

— Eh ! qu’avez-vous ?

Odon s’élança et retint la jeune fille entre ses bras.