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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/251

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


belle nappe d’argent mat. Un oiseau battait des ailes dans un fourré. Puis tout se taisait. Et Roselyne se retrouvait seule dans le grand silence nocturne.

Seule… Ce serait toute sa vie, sans doute. Car elle se sentait un éloignement profond pour le mariage. Il l’effrayait, maintenant. Elle n’aspirait qu’à se retirer en quelque lieu tranquille, à mener une vie calme, tout occupée de charité. Elle ne voulait plus retourner dans le monde. Bientôt, après en avoir parlé avec le vieux curé, elle l’écrirait à Odon. Cette solution serait agréable à M. de Montluzac, certainement. Elle lui enlèverait tout souci pour l’avenir de cette jeune cousine dont il se croyait tenu de s’occuper, parce qu’il en était le parent.

De l’allée par laquelle, tout à l’heure, elle était venue, surgit une forme blanche. C’était Attila, qui bondit vers elle avec un aboiement de joie.

— Ah ! Christophe t’a laissé échapper, mon bon chien ! Eh bien, nous allons retourner ensemble…

Les mots moururent sur ses lèvres. Un homme sortait de l’allée, s’avançait vers elle, rapidement. Elle murmura :

— Odon !

D’un mouvement machinal, elle se leva. Déjà, il était près d’elle et lui prenait la main.