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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/255

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


vous. Roselyne sera votre salut, et vous… eh bien, mon enfant, je crois que vous la rendrez très heureuse. »

Le jeune visage frémissant s’appuya sur son épaule. Odon, longuement, baisa les cheveux qui frôlaient ses lèvres.

— Est-ce aussi votre avis, Rosey ?

— Oh ! oui !

Elle leva de nouveau les yeux vers lui, et il tressaillit de joie. Voici qu’il la retrouvait, sa petite Rosey toute confiante, et ingénument amoureuse. Ce soir, avec ses cheveux épars, ses merveilleux cheveux semblables, sous la clarté bleuâtre, à de l’or pâle et fluide, elle reprenait son apparence de petite fille, telle que le jour où Odon l’avait vue ici, pour la première fois.

Il murmura :

— Petite fée, que vous êtes jolie !

De nouveau, il revoyait le délicieux sourire tendre sur ses lèvres, dans ses yeux. Pendant un long moment, il la contempla en silence, avec une admiration fervente. Devant eux, le globe blanchâtre de la lune se reposait maintenant sur les frondaisons immobiles qui entouraient d’une couronne sombre l’étang aux eaux luisantes, couleur d’argent bleui. Un souffle d’air humide, chargé